

La notion de neurodiversité existe depuis plusieurs années sans être nommée ainsi. La création du mot « neurodiversity » est attribuée à Judy Singer. Judy est Australienne. Elle a fait sa thèse en sociologie dans les années 1998-1999 et cette thèse portait sur le concept de la neurodiversité. Le journaliste Harvey Blume a utilisé ce terme publiquement en le 30 septembre 1998 dans le journal l’Atlantic. Plusieurs mouvements de la neurodiversité ont émergé dans le milieu anglophone. En 2015, Mélanie Ouimet fonde le mouvement francophone de la neurodiversité avec l'objectif de sensibiliser la population aux divergences cognitives afin que les divers comportements et réactions humaines ne soient plus perçus comme des troubles neurologiques ou des maladies mentales. En 2019, sous l'impulsion de personnalités atypiques, Juliette Speranza, Hugo Horiot, Carla Schiappa-Burdet, Perinne Sonneville, Charlotte Parzyjagla et sous l'égide du mouvement éponyme instigué par Mélanie, l'association La Neurodiversité-France a été fondée.

De par sa définition, ce concept est inclusif. La neurodiversité englobe tous les êtres humains tout comme par exemple, l'ethnicité est inclusive de tous les êtres humains. Chaque être humain est entier et complexe. Chaque humain possède une énergie et un esprit unique qui évolue à chaque instant. Tel un écosystème, l’équilibre psychologique d’un être humain peut être perturbé pour plusieurs raisons. La neurodiversité est une réalité biologique confirmée et validée par les neurosciences.
Le paradigme de la neurodiversité est une approche spécifique selon laquelle la dynamique de la neurodiversité agit comme une source de potentiel créatif favorable à l'évolution et au développement de la société. La neurodiversité est soumise à des dynamiques sociales similaires aux dynamiques qui se produisent fréquemment pour d'autres formes de diversité comme la diversité raciale, sexuelle, ethnique. Dans ce paradigme, les caractéristiques neurologiques, cognitives, comportementales et émotionnelles sont considérées pour ce qu'elles sont : une construction sociale. Fixer un cadre médical pour le cerveau et l'esprit humain des personnes neurodivergenges n'est ni scientifique ni objectif ni inévitable.

Le mouvement de la neurodiversité est un mouvement de justice sociale qui favorise les droits civils, l'égalité, le respect et l'inclusion sociales complète de la personne neurodivergente. Ce mouvement souhaite également transformer le regard posé sur les différences comportementales et émotionnelles. Ainsi, nous ne parlons plus de maladies, de troubles, de lacunes, de handicaps médicaux ou de déséquilibres par rapport à la norme, mais de fonctionnements divergents. Le mouvement favorise l’épanouissement de chaque être humain, dans le respect de sa singularité, en lui apportant l’aide et le soutien nécessaire, dans une approche bienveillante, selon ses besoins qui lui sont propres.
L'essence fondamentale de ce mouvement est un cri pour permettre le respect, la dignité, l’intégrité, la considération, l’autonomie, l’autodétermination, l’estime de soi, etc. Ainsi, les militants sensibilisent et informent pour que les appellations péjoratives pathologiques telles que maladies ou troubles soient éliminées du vocabulaire. Ils aspirent à ce que ces conditions neurologiques soient déclarées comme des caractéristiques biologiques représentant diverses formes naturelles de l’espèce humaine au même titre que la diversité culturelle, ethnique, sexuelle, etc.
Historiquement, l'homosexualité était considéré comme un trouble sexuel ego-dystonique par le DSM. La drapétomanie était également une maladie psychiatrique qui décrivait nul autre que l'autodétermination des personnes noires à s'affranchir de l'esclavage. Cette oppression institutionnalisée existe encore aujourd'hui dans les courants de pensée dominants comme le modèle médicale psychiatrique.
La neurodiversité représente la diversité plutôt que l’incapacité et la déficience. Le mouvement ne nie pas les embûches et les multiples défis auxquels une personne neurodivergente peut faire face. Cependant, plutôt que vouloir corriger, guérir ou normaliser la personne, ce mouvement désir apporter soutien à la personne dans le respect de son mode de fonctionnement, avec une écoute véritable, en adaptant l’environnement. Un être humain peut avoir besoin de soutien, plus ou moins important, pendant une courte ou longue période de sa vie.
Le cerveau des personnes neurodivergentes est « câblé » de manière divergente de la norme, ce qui entraîne une tout autre perception de l’environnement avec des forces et des défis. Ce câblage entraîne également des comportements, des réactions, des modes d’apprentissages, des ressentis si éloignés de la norme qu’il est difficile pour certaines personnes de comprendre. Les comportements, les réactions et l’intensité émotionnelle qui ressortent de la norme et qui semblent parfois incompréhensibles et qui effraient la majorité ne sont pas nécessairement le signe d’un trouble immuable ni d’un dysfonctionnement cérébral.
Pour comprendre le sens des comportements ou de la souffrance, il est impératif de considérer l’être humain dans un système complexe et dynamique et de concevoir les comportements comme étant une réaction physiologique « normale » et non comme une réaction conséquente à un trouble contre lequel nous devons nous battre. Ainsi, grâce au concept de la neurodiversité, des militants ont la volonté de donner un éclaircissement probant à ce que certaines personnes perçoivent comme de nombreuses crises de « non-sens », de l’enfermement, un « retard » de langage, des épisodes d’« automutilation », des intérêts « restreints », du « maniérisme », des « stéréotypies », des « autostimulations », de l’opposition, de la procrastination, des réactivités intenses, un repli sur soi, etc.
La diversité cognitive fait partie intégrante de la diversité humaine et contribue à rendre notre société plus accomplie, plus profonde, plus entière.


#Neurodiversité à la rencontre authentique de l'être humain

#Ensemble vers plus d'inclusion pour plus d'humanité

#Bienveillance au coeur de nos interactions, au coeur de nos relations

La journée mondiale de la neurodiversité a été fondée le 30 septembre 2018 pour souligner le 20e anniversaire du concept. Cette journée a été initiée par trois autistes, Lucila Guerrero, Mathieu Giroux et Mélanie Ouimet.
La journée mondiale de la neurodiversité est un véritable plaidoyer pour la diversité de l’intelligence humaine. Des militants de partout dans le monde s’unissent pour transmette message essentiel: l’intelligence cognitive humaine est riche, diversifiée, naturelle et authentique. Les personnes neurodivergentes sont des êtres humains égaux et entiers et réfutent toute tentative de guérison et de normalisation.
Cette année, le concept a 25 ans! Nous vous invitons à venir célébrer, partager, philosopher, réfléchir avec nous à Montréal !

