Colère et opposition : l’importance de l’éducation non violente

Colère et opposition : l’importance de l’éducation non violente

Nous sommes souvent dépourvus face aux comportements d’opposition et de colère de nos enfants. Nous prenons souvent ces comportements comme étant dirigés contre nous ou encore comme une désobéissance volontaire de l’enfant. 

Ainsi, notre propre réactivité nous amène à adopter une attitude autoritaire et menaçante. Parfois nous punissons, parfois nous faisons du chantage dans le but que notre enfant obéisse ou agisse « bien ». 

Nous entrons alors dans une lutte de pouvoir. Le parent étant la personne autoritaire qui cherche à « dominer » l’enfant et punir ses comportements. De son côté, l’enfant cherche son identité et s’affirme fortement. Il cherche également et surtout, l’approbation et l’amour de ses parents. On entre alors dans un cycle vicieux et surtout, pernicieux pour la relation parent-enfant.

Aucune punition n’est éducative !

Les punitions et l’autorité induise la colère chez l’enfant et incite les « mauvais comportements ».  

Nous sommes inconsciemment conditionnés à des méthodes éducatives punitives. Lorsqu’un enfant a un comportement « désobligeant », nous cherchons immédiatement à punir ce comportement plutôt qu’à essayer de trouver la cause du comportement et de trouver des stratégies qui favoriseront la réflexion chez l’enfant qui le fera grandir. 

Quand nous sommes face à des comportements difficiles, en tant que parents, nous devons souvent faire preuve de créativité pour trouver des moyens concrets qui soit ni punitifs, ni violent, ni excluant. Cela n’est pas une tâche facile. D’autant plus que les attitudes de nos enfants peuvent nous confronter à de multiples égards.  

Un enfant a besoin d’un cadre. Un cadre est sécurisant pour un enfant. Il est donc important de dire « non » lorsque vous le jugez nécessaire. L’enfant, quant à lui, peut exprimer son mécontentement face à ce refus. En tant que parent, nous pouvons simplement être à l’écoute de sa peine, sa déception, sa colère. L’enfant s’affirme, parfois plus vivement et férocement, mais chaque émotion qu’il ressent est légitime et nous devons accorder de l’importance à son ressenti, sans le minimiser, sans le nier. 

Lorsque, suite à un refus, l’enfant entre dans une grosse crise de colère et d’opposition, il faut garder en tête qu’il n’a pas le contrôle sur les émotions qui l’envahissent.

L’enfant est complètement submergé par ses émotions. Son comportement n’est pas volontaire, ni dirigé contre vous. Il essaie de retrouver son calme intérieur et il n’a pas de mots pour exprimer sa grande frustration, sa peine, sa déception. Le comportement est l’expression maladroite de son émotion. Est-ce qu’on songerait à punir quiconque parce qu’il ressent une émotion? 

Même chez un enfant plus âgé qui s’exprime bien, il peut être difficile de trouver les mots pour exprimer ce qu’il ressent. Quand un enfant crie et nous insulte verbalement, il exprime de la détresse. Il n’essaie pas de rendre « à bout » le parent.  L’attention qu’il recherche chez son parent n’est pas à proscrire. 

Souvent, nous avons tendance à dire que notre enfant recherche de l’attention négative en adoptant des comportements désagréables. Notre premier réflexe est de nous braquer, de nous montrer ferme et surtout, de ne pas céder à notre enfant. 

Pourtant, l’attention est un besoin essentiel pour un enfant.

Un enfant qui est violent verbalement, qui s’oppose ou qui est rempli d’amertume et de colère a généralement un grand besoin de reconnaissance et de valorisation. Il a besoin de sentir qu’il est important pour son parent. Il a besoin de se sentir apprécié et aimé. 

Plus un enfant recherche l’attention négative, plus c’est signe d’une grande carence et d’une faible estime de soi !

Bien qu’il soit difficile de se montrer calme et empathique, c’est bien à ce moment précis que l’enfant a le plus besoin de l’attention, de l’écoute et de l’amour de ses parents. 

Quand on base notre relation parent-enfant sur la confiance plutôt que sur une relation autoritaire, c’est tout notre vision éducative qui change. Quand on mise sur la relation d’égal à égal, nous ne sommes plus dans l’attente que notre enfant obéisse sur le champ à nos ordres ou à nos demandes. Nous cheminons et nous grandissons avec lui, à ses côtés. Cet accompagnement bienveillant est un travail de long terme. 

Aider un enfant à grandir, c’est l’accompagné au quotidien et non lui apprendre à se soumettre.  


Mélanie Ouimet

Ces comportements qui nous désarçonnent

Ces comportements qui nous désarçonnent

En tant que parent, il est souvent difficile de comprendre les comportements « excessifs » et « énervants » qu’adoptent nos enfants. Nous avons tendance à interpréter rapidement ces comportements comme étant des manifestations d’opposition, de provocation, de mauvaise volonté, d’insolence. 

Souvent, par manque de ressources, d’informations et d’outils, les parents deviennent de plus en plus rigides et punitifs et un climat autoritariste s’installe dans la maison. Les parents souhaitent ainsi modifier rapidement les comportements inadmissibles de leur enfant. La crainte d’élevé un enfant capricieux ou violents qui n’ira pas au bout de son potentiel est présente dans l’esprit de bien des parents. 

Si nous prenions un peu de recul face à nos propres sentiments et que nous regardions la situation plus objectivement. Ces comportements qu’adoptent nos enfants sont tous des messages à décoder provenant bien souvent d’un débordement émotionnel. Des émotions trop fortes pour la maturité cérébrale actuelle d’un enfant. Les enfants ont besoin du soutien d’un adulte pour s’autoréguler, c’est essentiel à leur développement émotionnel, affectif et social. 

Les cris et les punitions nous éloignent et abîment progressivement la relation que nous avons avec nos enfants. Et surtout, l’estime de soi de l’enfant s’amenuise et son amour propre s’estompe. L’enfant refoule ses émotions au plus profond de lui. Parfois, ses émotions explosent en d’autres « mauvais comportements » physiques ou verbaux. 

« Tu es méchante ! » « Je te déteste » « Tu n’es plus ma mère ». Le cycle d’agressivité et de provocation s’accentue. Pour d’autres, l’affirmation à la punition est immédiate. L’enfant s’affirme encore plus fort en s’opposant, en hurlant, en insultant, en étant plus insolent, en brisant des objets, etc. Une rage au ventre le ronge et il prend tous les moyens qu’il possède pour montrer qu’il existe car ses besoins ne sont pas entendus. 

Or, ces conflits sont souvent évitables lorsque nous sommes disposés à accueillir les émotions de nos enfants et que nous avons conscience de leur rythme de maturation cérébral. Ces comportements que l’on juge inacceptables ne sont pas dirigés contre nous et ne sont pas le résultat d’un manque de discipline ou d’autorité. Pour s’affranchir de cette émotivité, les enfants ont besoin d’une présence empathique et d’amour. Ils ont besoin d’être guidés et accompagnés quotidiennement. Graduellement, l’enfant apprendra à comprendre et gérer ses ressentis et à s’exprimer de manière respectueuse envers autrui. 

En tant que parents, il nous est souvent difficile de demeurer calme dans ces situations pour lesquelles nos enfants sont si intenses. N’hésitons pas à dire notre ressenti à notre enfant. Les besoins de tous peuvent être reconnus lorsque nous admettons que nous sommes dépassés pour le moment mais qu’ensemble, nous allons trouver une solution. Pour se sentir en confiance et pour ouvrir un dialogue réciproque, les enfants ont besoin d’avoir une personne authentique et non d’un parent « parfait ». Pour reconnaitre et accueillir les émotions intenses de nos enfants, nous devons avant tout s’avoir reconnaitre et accueillir les nôtres sans jugement. Nous évoluons avec nos enfants et nous cheminons à leur côté.  


Mélanie Ouimet