En tant que parents d’enfant autiste, nous sommes souvent confrontés aux nombreuses crises magistrales et autres comportements « bizarres » ou déstabilisants de notre enfant.
Pour bien faire, plusieurs personnes ont tendance à vouloir faire disparaître les comportements dont ils ne comprennent pas la source. En faisant « disparaître » le comportement, que ce soit par des thérapies comportementales ou par des médicaments, on croit que la personne autiste ne souffre plus et qu’elle va mieux.
Le cerveau des autistes est connecté différemment des non autistes. Les autistes traitent l’information et les émotions de manière différente. Ces connexions différentes amènent les autistes à avoir des manifestations et des gestes particuliers. Ce que les non autistes appellent : trouble de comportement.
Ce que la majorité des gens ignorent, c’est qu’il y a toujours une raison aux comportements des autistes, que ce soit les crises, les multiples réveils nocturnes, « l’automutilation », l’autostimulation, l’acquisition de la propreté, l’agressivité, l’impulsivité, l’irritabilité, l’agitation, etc.
Tant et aussi longtemps que ces comportements ne seront pas compris ou qu’ils seront ignorés, la personne autiste ne pourra pas progresser pleinement. L’autiste n’apprend à gérer sa structure interne et tôt ou tard, son autonomie, son potentiel et son état émotionnel en seront affectés. D’autres problèmes et « troubles de comportement » seront possiblement générés.
Les gestes et manifestions des autistes sont souvent des mouvements qui aident le cerveau à traiter les nouvelles informations. Ces gestes particuliers peuvent représenter simplement l’expression d’une émotion comme le battement des mains « flapping ». Ils peuvent aussi aider à la concentration, à l’assimilation de nouveaux apprentissages.
C’est un moyen que le cerveau a trouvé pour aider à demeurer en équilibre interne.
Les autistes se sentent souvent agressés par leur environnement et par leur entourage. Trop de bruits, trop de lumière, des contacts physiques, des non-sens, des incompréhensions face à l’autisme, des incompréhensions sociales, des interventions non adéquates, etc.
Lorsque ces gestes sont brimés, ignorés ou encore lorsque le cerveau de la personne autiste devient incapable de gérer les nouvelles informations entrantes, on peut voir apparaître des comportements agressifs, impulsifs, de « l’automutilation », des crises (surcharge sensorielle-émotive), etc.
Par exemple, lorsqu’une personne autiste se frappe sur la tête, il ne s’agit pas d’un trouble de comportement nommé automutilation. Un autiste n’a aucune intention d’automutilation ! Il s’agit plutôt d’une manifestation autistique dû à la surcharge sensorielle qu’il subit. Il s’agit d’une déstabilisation vécue à l’intérieur. Par ces manifestations, la personne autiste essaie de retrouver son équilibre interne. Effectuer une pression sur la tête est le moyen rapide qu’un autiste a pour essayer de retrouver la paix intérieure.
L’autiste essaie généralement de comprendre une information complexe qu’il a reçu de son environnement et qui est extrêmement difficile pour lui de traiter. L’autiste essaie par tous les moyens d’enrayer son mal-être intérieur. Il lance un véritable appel à l’aide car il est dépourvu d’outils pour gérer son malaise interne et d’outils pour nous le communiquer.
Il est important d’intervenir adéquatement sans quoi, nous accentuons ce malaise interne chez la personne autiste. Un autiste agressé deviendra un autiste « agressif » parce qu’il sera en mode d’autodéfense. L’agressivité est bien involontaire.
Il faut garder en tête qu’en aucun cas, il s’agit d’un trouble de comportement, de crise de colère, de caprice ou d’un manque « d’autorité » parentale.
Les thérapies, les systèmes de récompense, les punitions et les médicaments sont inutiles si on mise le travail à long terme et voir souvent pernicieux pour les autistes. Le cycle « trouble comportemental » s’installe. Des comportements jugés inacceptables sont souvent remplacés par d’autres, l’autiste ne parvient pas à maitriser son cerveau particulier et son autonomie future ainsi que son autodétermination se retrouvent hypothéquées.
L’autisme n’est pas un trouble comportemental et ce que nous nommons « troubles de comportement » découlant de l’état autistique n’en sont pas davantage. Il y a toujours des explications rationnelles derrières ces gestes et manifestions. Ils sont de véritables appels à l’aide et des mécanismes de survie dans un monde neurotypique.
Mélanie Ouimet
Également disponible sur mon blogue au MPVL : https://www.mamanpourlavie.com/blogues/le-blogue-dune-maman-autiste/15581-dans-la-t-te-d-une-personne-autiste.thtml
Votre article est intéressant cependant vous ne développez pas sur la manière adéquate d’intervenir. Peut-être le sujet d’un autre article ?