On dit souvent des autistes qu’ils ont des troubles de comportements. Des émotions trop fortes et trop vives, des réactions disproportionnées et exagérées, des crises fulgurantes sans raison apparente. On avance parfois même que les autistes ont des troubles de l’humeur ou un déséquilibre chimique. Pourtant, lorsqu’on se plonge à l’intérieur de la personne autiste, ces comportements ont tous une source, une motivation et une explication bien logique.
Ces crises ou ces accès de colère sont en fait des effondrements autistiques. Ces effondrements sont présents tant chez les enfants que les adultes autistes. Hé oui, je suis une adulte et il m’arrive encore de faire des crises!
Souvent, le tout est déclenché par un élément très banal et mineur comme la faim, la soif, la fatigue, un mal de tête, ne pas trouver mes clés, l’ordinateur qui fonctionne au ralenti, un imprévu, une tâche ardue, l’injustice sous toute forme, le fait de ne pas être comprise et d’avoir à me répéter, faire le ménage et ne pas savoir pas où commencer, faire l’épicerie un samedi quand il y a foule, aller chez le dentiste ou le coiffeur, un chien qui aboie et qui me fait sursauter, une confusion, un contact physique inattendu, etc.
Je me retrouve rapidement en surcharge sensorielle et à partir de cet instant, je me sens submergée par un sentiment d’impuissance. Je perds le contrôle de mes paroles et de mes mouvements. La colère semble prendre toute la place de manière démesurée avec l’élément déclencheur. Il n’y a aucun gradateur. L’interrupteur colère est ouvert à puissance maximale.
À l’intérieur, une tension extrême me pèse et survient le point de rupture. J’ai la tête qui tourne. Les pensées dans mon cerveau éclatent en petits fragments. J’ai mal au crâne. C’est comme si on venait de donner un coup de massue dans un miroir et qu’il se fractionnait en mille miettes. C’est affolant. L’envie de crier, de hurler, de me cogner la tête sur les murs est plus forte que tout. Il m’est impossible de réfléchir. Je n’ai plus accès à mon disque dur. C’est le flou total. J’ai de la difficulté à respirer. Je ressens une forte pression dans ma poitrine. C’est le chaos interne et je me sens comme une bombe à retardement prête à exploser.
C’est ainsi que sans avertissement préalable, le ton grimpe pouvant aller jusqu’aux cris. Des paroles méprisantes, blessantes et sarcastiques, sans but ni logique peuvent être dites. Ce ne sont que des mots dits sans intention de méchanceté. Comme si ces paroles déplacées se voulaient être un moyen d’extérioriser les mauvaises émotions. Des objets peuvent parfois être lancés sur les murs. On assiste à un déferlement des frustrations et des stimuli accumulés et emmagasinés dans une bouilloire maintenue par une soupape à pression depuis un trop long moment. Une multitude d’éléments sensoriels, sociaux et émotionnels vécus préalablement sont à l’origine de cet effondrement terrifiant.
Une fois la tempête terminée, le calme et la paix interne s’installent. Parfois, j’oublie sitôt tout ce qui vient de se passer. La sérénité et la bonne humeur sont de retour. Parfois, je me sens comme un monstre et honteuse, je voudrais disparaître dans le plancher. Je suis pleinement consciente que mes paroles et gestes étaient totalement hors contexte, désordonné et exagéré par rapport à l’élément déclencheur en soi.
Vivre un effondrement émotionnel est très difficile tant pour la personne autiste que pour l’entourage qui est témoin de cet ouragan. Le mieux que nous pouvons faire est d’accompagner la personne, en demeurant présent. Durant la crise, la personne autiste a besoin d’évacuer seule la tension. Il faut éviter de lui adresser la parole, de lui poser des questions, de la toucher. Ces éléments ajoutent des informations supplémentaires à traiter ce qui envenime l’effondrement. L’effondrement passera par lui-même.
En aucun cas il s’agit d’un problème de comportement, d’un caprice ou d’une mauvaise discipline. D’un point de vue neurologique, il existe des différences structurelles et fonctionnelles significatives entre l’amygdale du cerveau autistique et l’amygdale de la norme. L’amygdale étant une partie du cerveau liée à la reconnaissance et à la régulation des émotions. Les émotions des personnes autistes sont souvent vécues à l’état brut et sont souvent sans filtre.
Au-delà de l’émotion de colère qui semble envahir la personne autiste, lorsqu’on regarde plus en profondeur, on y voit une émotion de peur et de tristesse d’où émergent des sentiments d’impuissance et de panique. L’expression de l’émotion réelle est simplement très mal véhiculée. Les autistes ne sont pas des personnes violentes ni agressives malgré les apparences. Une peur incommensurable habite et envahit la personne autiste dans tout son corps et elle ne fait que se débattre dans un environnement bien souvent non adapté à sa neurologie.
Les crises sont mal perçues et ont une connotation négative dans notre société. En soi, une crise est une rupture d’équilibre. Ainsi, pour les humains, les crises ont une fonction vitale soit d’évacuer la tension accumulée. Les manifestions bruyantes ou silencieuses d’une crise sont l’espoir de faire entendre notre souffrance à autrui. Elles sont un passage obligé pour retrouver l’équilibre émotionnel intérieur.
Pour un adulte autiste, il s’agit souvent d’un sujet tabou et honteux que l’on préfère garder enfermé sous clé dans le placard. Cependant, aucune émotion n’est honteuse. Au contraire, chaque émotion qui émerge en nous devrait être vécue et exprimée de manière responsable. Plutôt que de réprimer nos émotions, nous devrions les apprivoiser et apprendre à les gérer et à les exprimer dans la non-violence.
Il est possible d’apprendre à canaliser et à mieux gérer l’expression de nos émotions envahissantes en évitant préalablement les situations qui nous mettent en surcharges sensorielles et qui risquent inévitablement de nous mener vers l’effondrement autistique. Dresser la liste des éléments déclencheurs peut être bénéfique. L’écriture est souvent une bonne méthode chez les personnes autistes pour mettre des mots sur leurs émotions. La méditation s’avère souvent efficace pour mieux canaliser l’anxiété. Bien se connaître et respecter ses limites est aussi essentiel. Prendre du recul et demander un coin tranquille pour se ressourcer lors d’événements sociaux. Il est également essentiel de trouver des outils pour mieux exprimer nos émotions afin de ne pas se blesser ou de blesser l’entourage verbalement ou physiquement.
Plus nous accompagnons un individu tôt dans l’enfance durant ces moments de crises (plutôt que de l’ignorer, le réprimer ou le punir), plus ce dernier les apprivoisera et sera en mesure de contrôler ses impulsivités et de mieux en gérer l’expression. Nous lui apprenons à ne plus être submergée et effrayée par ses émotions. Nous lui apprenons à traverser la tempête en toute confiance.
Mélanie Ouimet
Bonjour Mélanie,
C’est impressionnant! comme si j’avais rédigé ce texte. J’ai découvert tard que j’étais autiste asperger et je vais de découvertes en découvertes. J’ai pu mettre un nom sur un mal être, sur des sensations, mes ressentis…mais je découvre toujours. Ce texte sur la colère me ressemble à 100% et c’est très étrange. Pas facile a vivre effectivement. Le problème est de constater qu’il est simple de mettre des mots sur un état, une émotion, mais comment le faire comprendre à son entourage? Pas facile dans un couple! Difficile de trouver sa place même adulte. Merci pour ce texte qui me permet d’ajouter une nouvelle pièce au puzzle.
Cordialement,
Bruno
Merci pour ce témoignage.
Pour l’entourage, si vous exprimer vos émotions et vos besoins de manière responsable et que les autres ne comprennent pas… vous pouvez vous dire que vous avez fait la part du chemin dans la relation.
Bonjour Mélanie
Je vis en couple avec un asperger je trouve qu il ai aussi important de parler des partenaires d aspergers je suis moi même très social très ouverte et spontanée ce qui n est pas le cas chez mon partenaire tout évènement inattendue imprévu un exemple simple si je m’ arrête dans la rue pour discuter avec quelqu un qui promène un petit chiot je vais discuter avec la personne ou parler du chiot ect…lui continu son chemin ou autre exemple je tombe en vélo il ne va pas me ramasser aucun reflexe d emphatie je me souviens aussi d un jour où mon fils étant petit s était tombé sur le coin de ka table basse en verre et c etait fait extrêmement mal il pamait il le regardais sans intervenir incroyable j ai de plus en plus de mal a avoir une vie normale et suis constamment stressée dépressive parler des aspergers c est bien mais je trouve que l on devrait aussi parler de leurs partenaires qui les supportent, je dirais même que eux souffre moins de la situation car ils ne peuvent ressentir la peine de l autre .De plus la communication des aspergers est pauvre tres limité il n y a pas ou presque jamais d interaction ils n ont pas de conversation si ce n est que parler de leurs passion où là ça peut durer des heures .
Nous avons un fils de 13 ansj aimerais le quitter csr je ne suis pas heureuse avec lui en même temps je ne veux pas faire que mon fils souffre .
Pour en finir il n a pas été diagnostiqué mais je n ai aucun doute c est une évidence je lui ai déjà dit de consulter mais je ne pense pas qu il soit prés d accepter la vérité. Il a déjà plusieurs fois regardé les tests se reconnait dans les symptômes sans jamais prendre en conscience. La vie de couplé pour ma part est juste impossible avec un asperger manque d emphatie, colères réguliers inattendue, si quelqu un dans une file se tient trop prêt de lui il s énervé si il attends trop longtemps pareil, aucune empathie, conversations limitées une mémoire incroyable retient tous les noms et numéros de téléphone des personnes donc excellente mémoire ne peut s adapter a un changement de plan ect ect… geste affectueux limités ect…
Bonjour désolée pour vous. En tant que femme asperger( je déteste ce terme car c’est le nom d’un eugéniste nazi), je trouve bizarre son manque d’empathie car moi j’en ai beaucoup même trop parfois. Peut être qu’en tant qu’homme il ne sait pas comment réagir et est justement lui même submergé par ses émotions. Moi même j’étais en forêt avec mon mari je me suis fait pourchasser par un gros frelon et lui n’a rien fait si ce n’est me regarder comme un c… Je pense que vous devriez allez consulter ensemble comme ça il ne le prendra pas mal. Pour votre couple, pour votre enfant. Courage.
Bonjour,
En tant qu’adulte, combien de temps durent vos crises ? Et lorsque vous étiez enfant ?
Je lis partout qu’une crise dure plusieurs heures sans aucun contrôle, et qu’après la personne ne peut plus rien faire ?
Mais votre témoignage semble différent ?
Merci
Bonjour, je ne crois pas qu’il ait de bonnes réponses. Chez les enfants, les crises peuvent durer très longtemps du fait de l’immaturité cérébral. Les enfants, qu’ils soient autistes ou non-autistes, n’ont pas la capacité de prendre du recul, de réfléchir et de se contenir seul. Ils sont envahis par leurs émotions et ils réagissent. Il n’est donc pas rare qu’une crise puisse durer 45-60 minute, de manière très intense.
C’est en favorisant un bon environnement, donc accueillant, bienveillant, calme, rassurant, sécuritaire que les connexions dans son cortex préfrontal seront favorisés pour permettre une meilleur gestion émotionnelle.
Pour les adultes, bien d’entre nous n’avons pas eu cette chance d’être aussi bien accompagné lorsque nous faisions des crises étant jeune. Il peut y avoir plusieurs facteurs qui font qu’un adulte aura plus ou moins de difficulté à apaiser son intérieur. Mais, cela s’apprend, peu importe l’âge.
Merci pour votre réponse.
Mon époux est asperger et oui il fait des crises.
Hier encore, nous sommes en couple depuis 12 ans je l aime de tout mon coeur et lui.m aime autant. Mais j avoue que c est de plus en.plus difficile de vivre avec ses crises répéter.
Hier il m à dit que la seule manière de le calmer est lorsque je voit qu’il va éclater de le calmer en le prenant dans mes bras. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas être responsable de ces crises il devait se gérer et se trouver un outil pour être capable de se désamorcer seul.
Il m à dit que son outil étais moi et que j étais la seul qui pouvais le ramener.
Il me transfert sa responsabilité ensuite cela sera plus facile pour lui.de me reprocher de ne pas avoir réagir attend ou de ne pas avoir fais ce wu il faux. Donc il se deresponsabiliseras de ces crises.
Ces crises car oui il en fais beaucoup et c est très lourd à vivre et j ai personne s qui parle.
Personne ne peux comprendre même pas une psy que j ai consulter elle me disais que je devais le quitter le plus vite possible.
Pourtant entré ces crises il est le meilleur des époux.
Maïs je suis fatigué mon epoux à 62 ans et moi 58 et je dois vivre ces ouragusn au 3 semaines environs.
Il détecte son travail et iilne.peux changer car il.n auras pas le même salaire et à son âge rien de payant nul.part.
Il est surdoué donc extrêmement intelligent il manipule l information et envoie ces reproches par l effet miroir il m accuse de tout ce qu il est en train de faire.
Il relate des événements passer et supposément régler comme appuie à sa colère
Alors je comprend que pour lui tout étais encore
Prétexte à excuser ses crises car tout n est jamais sa faites et relevés des autres jamais il ne fais d erreur enfin qu il.admet.
Je rêve de pouvoir discuter également avec lui mais cela est impossible car il réagis en m accusant de vouloir lui fsire des reproches il bloque tout ce que je dit en m accusant à tord de vouloir le peinturer en noir.
Mon dieu et voilas c est répartis j ai pas dit.le bon mot et voilas au il explose encore.
Si je lui dit que je ne.peu plus vivre comme ça il se frappe le visage me dit wu il va se tuer il a mal il cris et fais des connerie moi je m éloigné dans une autre pièces et il me suit.
Si je me fâche pour wu il me lâche il se met devant moi me suppliant de le prendre dans mes bras pour que tout s arrête.
Si je le fais alors dores il me boude pendant des jours et si je ne le fais.pas il devient plus qu insistant mais je.le force à se calmer dans moi.
Je ne sais plus ce que je dois fsire mais je sais que je suis fatigué de tout ça.
Et ce n est pas d hier mais si je veux prendre l air il vire fou il a peur que je l abandonne et me bloque la porte.
Merci de m avoir permis de me déposer je vais arrêter d écrire car je ne finirai.plus de m exprimé.
Bonsoir,
J’arrive ici un peu désespérée, je lis vôtre témoignage et j essaie de trouver la réponse, la solution pour sauver mon couple…
Mon mari serait, d’après lui, autiste asperger… visiblement je le met très/trop régulièrement à mal a son goût, je ne suis pas parfaite mais je suis loin d être le diable. Ce qui est sur, c est qu’il a de olis en plus de crises de ce genre, sachant qu’a l’inverse de ce que vous temoignez, chez lui, aucune phrase, aussi méchante soit elle n est dite au hasard. Il est très intelligent et ne me lâche pas tant que je n accède pas a son point de vue… il se sent renié dans son intégrité alors que je ne fais que réagir du mieux que je peux, parfoos avec plus de temps que ce qu il aimerait.
Notre relation est devenue désastreuse, entre temps nous nous sommes mariés et sommes devenu parents…
Encore ce soir c’était la crise alors que j ai juste essayé de rester calme …
Comment gérer quand on est l’autre, comment gérer quand on se sent piégé dans la discussion dont la personne a besoin alors qu elle s acharne sur vous…
Si vous avez la réponse, je suis intéressée.
Merci beaucoup
bonjour, j’ai 59 ans et cela ne fait qu’un an que j’ai découvert mon asperger attitude, une vraie claque en fait… votre témoignage sur la colère et la gestion des émotions me va droit au cœur, je pourrais tout reprendre à mon compte. Cela ne fait que quelques années que j’ai pu mieux gérer tout cela, en fait depuis que je suis en couple avec quelqu’un que j’aime et qui me le rend bien (probablement asperger lui aussi, même s’il le dénie !). Mais il y a eu beaucoup de dommages collatéraux, avec des amis et de la famille proche (ma mère, ma fille et mon seul frère) qui n’ont pas compris ma façon « singulière » d’être au monde, et m’ont violemment rejeté… Merci ! Eric
Bonjour Mélanie,
Je vais tenté d’être bref. J’ai partagé la vie d’une jeune asperger pendant quelques années. Nous étions très amoureux mais quelque chose clochait. Nos disputes étaient souvent violentes et pour ma part je suis un sérieux candidat à la dépression. Du coup, relation passionnée mais complexe (nous sommes artistes et avons beaucoup collaboré, collaborons toujours d’ailleurs). Elle ignorait jusqu’il y a peu (moi également, j’avais d’autres hypothèses) souffrir d’autisme Asperger. Lorsque son père est décédé brutalement, notre relation c’est transformée en cauchemar. J’en ai vraiment pris pour mon grade, certaines de mes amitiés également, même si aujourd’hui tout est pardonné. Nous somme séparés depuis plusieurs années mais sommes restés très proches, comme si on se sentait indispensable l’un pour l’autre. J’ai énormément de compassion envers elle et ne peut tolérer de la laissé sombrer dans sa solitude qui ne cesse de s’approfondir. Il lui arrive régulièrement de faire des crises d’une violence inouïe, mais ne peut pas les affronter seule, au contraire elle m’appelle incessamment et rien de se que je peux dire ne semble la réconforter. Tout est au contraire sujet à mauvaise interprétation, et amplifie fortement la crise dont je deviens la cause. Cela peut durer pendant des jours. Je me refuse à l’envoyer bouler car de un c’est impossible, je ne peux pas la bloquer ou ignorer ses appels au risque d’amplifier la haine viscérale qu’elle exprime à mon égard, et surtout car je ne supporte pas l’idée qu’elle souffre à ce point (ma mère est bipolaire et mon père unique en son genre, n’a jamais été capable de se remettre en question alors que sa femme sombrait. L’hôpital a toujours été une solution plus simple que de changer…). Souffrant moi même de mon propre passé, je ne peux plus gérer cette situation qui nous consume elle et moi depuis des années. je souffre énormément (mentalement et physiquement, mon taux d’angoisse et ses conséquences somatiques sont de niveau cosmique). Quelle attitude puis-je adopter par rapport à elle pour arrêter de souffrir et reprendre une vie normale sans détruire la confiance qu’elle m’accorde en dehors des crises? Je pense que j’ai une importance capitale dans sa vie, et j’ai un amour inconsidéré pour elle. Je me suis dit que vous où n’importe qui fréquentant ce site pourrait me donner des pistes, ou me répondre avec la justesse qui malgré touts mes efforts, m’échappe encore.
Je dois aussi ajouter qu’elle n’a pas conscience, après retour à sa norme, que cela m’impact. On dirait même qu’elle trouve cette idée stupide et que je suis simplement victime de mes faiblesses.
Merci d’avance de m’avoir lu!
Bonjour,
Ma mère m’a fait lire votre témoignage, car selon elle, mon père est « atteint » de ce syndrome. J’ai du mal à y croire et encore moins après la lecture de votre témoignage. Pensez-vous qu’une crise puisse se refréner pour exploser à un autre moment ? Ou dit autrement, peut-on préméditer sa crise (le fait d’être en colère d’un coup) ? Quand il y a une crise, certaines choses dites peuvent affecter les personnes autour. Cela vous est-il déjà arrivé ? Etes vous capable après une crise de vous excuser pour vos propos ? Je vous remercie de vos réponses qui me permettront de savoir comment agir.
Merci pour cet article.
Je suis en plein dedans. Explosion de rage d’un coup sans signes avant-coureurs.
Un changement dans le programme de la journée et j’ai perdu le contrôle. J’ai mis un violent coup de pied dans une porte en allant m’isoler et j’ai hurlé dans la salle de bain.
Je suis toujours très énervée et j’ai envoyé baladé mon mari à plusieurs reprises. Je veux juste être seule.
J’ai mon casque avec de la musique sur les oreilles. J’ai besoin de me couper du reste de ma famille.
Je ne suis plus une enfant. J’ai 37 ans, trois enfants et un mari.
L’été a été éprouvant car nous avons déménagé. La rentrée scolaire et le retour au travail de mon mari m’ont achevée.
J’ai toujours les muscles de mon visage crispés. Ma mâchoire est serrée. Ma respiration commence enfin à se calmer.
Habituellement, mes crises finissent en pleurs et en excuses. Je commence à ressentir le profond désespoir et la honte de ce qui vient de se passer. Un sentiment d’intense solitude m’envahit. Une peur immense m’étreint.
Mais ça va passer.
Dans quelques minutes ou quelques heures.
Et je pourrais retourner vers ma famille.
Leur expliquer qu’ils ne sont pas responsables. Les rassurer et m’excuser. Pas d’avoir fait une crise, je n’y peux rien en fait, je la subis également.
Mais je veux m’excuser de ces mots ou comportements qui ont pu les blesser ou les peiner.
La musique m’accompagne et me réconforte. Elle aide mon cerveau a reprendre le dessus. Je réfléchis de plus en plus clairement.
Je suis inquiète car je sais que si toutes les tensions et émotions n’ont pas été évacuées par cette crise, il y en aura d’autres. Peut-être dans une heure ou dans un jour. Je ne les vois pas toutes arriver. Mais j’ai cette capacité à tenir coûte que coûte, jusqu’à être en sécurité chez moi, avant d’exploser.
Certaines crises sont si énormes que mon cerveau passe en mode veille ou économie d’énergie. Articuler des mots ou des phrases me devient pratiquement impossible. L’isolement, le calme et l’obscurité me sont absolument nécessaires. Je ne supporte plus qu’on me touche. Je me recroqueville, pleure, gémit et me balance ou agite mes orteils en rythme. Le monde extérieur n’existe plus pour moi, je dois juste attendre que la tempête intérieure passe.
Je crois que c’est fini pour le moment.
Je vais aller manger quelque chose. La faim exacerbe toujours l’arrivée de mes crises.
Je vais aller me confronter aux regards de mes proches.
La vie continue.
Bonjour, Je suis de tout coeur avec vous. De quelle région êtes-vous?